NAO 2022, la suite... et fin ?
Comme nous vous en avions informés, la troisième réunion de la NAO sur les rémunérations s'est tenue hier en présence du directeur général, du directeur des ressources humaines et des délégations des trois organisations syndicales représentatives dans l'entreprise.
Les délégations syndicales
Nous étions quatre pour la CGT, trois pour la CFE-CGC (dont un élu FO) et quatre + sept - soit onze - pour FO. Selon le délégué syndical central FO, les sept délégués supplémentaires étaient là parce que "On veut que la boîte comprenne que nous sommes prêts à bouger". Pour mémoire, le Code du travail prévoit jusqu'à quatre personnes par organisation syndicale pour les réunions de négociation : deux délégués syndicaux et deux salariés. L'article 2232-17, piétiné lors de la précédente réunion, a été mentionné et le délégué syndical central FO a demandé à la direction de le faire respecter (sic). Les sept délégués supplémentaires FO sont restés une bonne moitié de la réunion et sont sortis de la salle à 11 heures 10 environ, sachant que la réunion a débuté à 10 heures et s'est terminée à 12 heures 20...
Monologue patronal
En ce qui concerne la "négociation" en soi, il n'y en a pas eu en fait. C'était plus un monologue sur la situation économique vue par le directeur général ou encore des discussions relevant de l'anecdote sur la vie de l'entreprise.
Nous avons tenté de recentrer le débat en rappelant que la négociation devait se faire sur la base d'informations objectives, notamment sur la fourniture d'informations économiques et financières, sur la politque sociale, que nous ne possédons pas et auxquelles nous devons avoir accès d'après les dispositions légales.
Les mesures de la direction sont listées ci-dessous :
- Augmentation de salaire pour les non-cadres : 2% d'augmentation générale, pas d'augmentation individuelle.
- Augmentation de salaire pour les cadres : 1,5% d'augmentation générale et 0,5% d'augmentation individuelle (Autrement dit "à la tête du client").
- Forfait déplacement hors Ile-de-France : passe de 82 à 87 euros ; en Ile-de-France : passe de 85 à 92 euros.
- Prime de transport pour les sédentaires : passe de 1 à 1,15 euros par jour.
- Forfait déjeuner pour les itinérants : passe de 15,60 à 16,50 euros.
- Ticket-restaurant : passe à 9,48 euros en valeur faciale, la part patronale passe à 5,69 euros.
Ces mesures sont définitives et non négociables. Pas de négociation possible pour une négociation annuelle obligatoire... Pourquoi sommes-nous là ?
Le seul point positif, c'est que cette année les cadres ont droit à une augmentation générale et il n'y a pas d'augmentation individuelle ("à la tête du client", dite "au mérite") pour les non-cadres. Il aurait été préférable qu'il n'y ait d'augmentation individuelle pour aucune catégorie, mais comme l'a rappelé le directeur des ressources humaines, la politique de la direction est d'augmenter les plus "méritants" et cette mesure d'augmentation générale est exceptionnelle, juste pour cette année.
Notre conception est que le salaire est la rétribution du travail, qui doit être revalorisée chaque année. Ce n'est pas une récompense !
Nos revendications
Nous vous en avions donné l'essentiel sur notre communication d'hier. Nous vous les donnons en détail ci-dessous. Nous déplorons que pendant la lecture de nos revendications, le directeur général tapotait sur son téléphone, nous montrant clairement que les aspirations des salariés que nous représentons ne mérite même pas une écoute attentive. Il y a néanmoins eu un trait "d'humour" juste avant la prise de parole de notre déléguée syndicale centrale. Le directeur général a dit : "Je m'attends au pire !", ce qui a fait rire la délégation CGC-FO.
A partir de 2023, nous demandons l’ouverture des négociations annuelles obligatoires en début d’année (soit en janvier 2023), une fois que les informations-consultations obligatoires sur l’année fiscale précédente seront réalisées, afin que les négociations se déroulent de manière éclairée et loyale.
Rémunérations
Compte tenu :
- de l’inflation cumulée de 11% depuis 2017,
- des faibles niveaux d’augmentation de salaire sur la même période,
- des perspectives d’accélération de l’augmentation des prix à la consommation dans les mois à venir,
La CGT Tokheim demande une augmentation « au talon » de 3000 euros bruts annuels par salarié (cadres et non-cadres), ce qui représente environ 8,2% de la masse salariale.
La CGT demande qu’il n’y ait pas d’augmentation individuelle cette année et que tout soit distribué en augmentation générale. Selon les syndiqués et les salariés, une augmentation individuelle au mérite est perçue comme étant appliquée « à la tête du client », sans critère objectif et pousse à l’individualisme dans les rapports sociaux, ce qui a un impact négatif sur l’ambiance au travail.
Il est à noter que la consultation sur la politique sociale n’a pas été réalisée en 2021, ce qui est constitutif d'un délit d'entrave.
Primes et autres avantages
La CGT demande :
- La revalorisation du panier-repas à 18,60 euros.
- Une augmentation des forfaits grand déplacement de 10 euros.
- La mise en place d’une « prime d’éloignement » de 15 euros pour les grands déplacements.
- Compte tenu de l’augmentation du prix du carburant, le doublement de la prime de transport (jusqu’à ce que les prix du carburant descendent en-dessous de 1,40 euros) et la proposition du télétravail pour les postes le permettant.
Accord Qualité de Vie et Conditions de Travail (QVCT)
La CGT demande d’ouvrir une négociation en soumettant un accord-type, avec les grands axes, à la direction. Cet accord a été travaillé avec des syndiqués et salariés volontaires lors d’une consultation en mai 2020 et 2021.
Accord égalité professionnelle et lutte contre les discriminations
La CGT demande la négociation d’un accord pour la mise en place d’une commission paritaire chargée de veiller à l’égalité professionnelle et à la lutte contre les discriminations. Cette commission sera également chargée d’examiner les propositions de promotions et de retraits de responsabilités.
Négociation d’un accord GPEC
Compte tenu des mutations en cours et des dispositions légales (article L2242-20), la CGT demande la négociation d’un accord portant sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Selon le Code du travail, un tel accord doit être négocié selon une périodicité de trois ans.
Que faire ?
Nous avons deux options :
- Se résigner à voir nos moyens de vie s'étioler d'année en année, pendant que nos actionnaires s'enrichissent...
- Se mobiliser avec la seule organisation syndicale - la nôtre - qui exerce un véritable contre-pouvoir, pour devenir acteur dans la vie de lentreprise.
Si vous choisissez la seconde option, contactez-nous sur LaCGTeam@lacgt-tokheim.org ou appelez vos représentants du personnel de la CGT.
Si vous hésitez encore, nous organisons un débat en visioconférence sur Jitsi le lundi 27 juin 2022 à 17 heures 30. Contactez notre déléguée syndicale centrale sur iffet.yazici@ftm-cgt.fr pour vous inscrire, en toute confidentialité.