Mesures unilatérales de la direction
Le 28 octobre dernier, nous étions réunis avec la direction et les autres organisations syndicales pour la seconde réunion de négociation de l'accord d'intéressement. Nous vous en parlons dans un autres article.
Le même jour, nous avons eu la surprise de découvrir un article sur le site de la fédération Métaux du syndicat majoritaire. Nous avons donc adressé un message à la direction de l'entreprise.
Monsieur le directeur général,
Monsieur le directeur des ressources humaines,
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai découvert aujourd’hui un article publié sur le site de Force ouvrière, daté du vendredi 28 octobre 2022 : Lien
En particulier, le dernier paragraphe :
« Il a fallu cette démonstration de force – qui a mis des milliers de demandes de dépannage en attente, rappelle Laurent Bernard, coordinateur FO-Groupe – pour que la direction infléchisse sa position. Le 20 octobre, elle a proposé 1 % d’augmentation générale supplémentaire pour les salariés embauchés avant le 1er mai (qui serait effective dès octobre), une prime de partage de la valeur de 350 à 600 euros brut, une revalorisation des primes de déplacement, l’avancement des NAO 2023 à mars prochain, le télétravail deux jours par semaine et la renégociation de l’accord d’intéressement. Mais elle refuse de payer les jours de grève, proposant de les convertir en congé payé ou en jours RTT. »
est en totale contradiction avec ce qui a été dit lors de la seconde réunion de négociation de l’accord d’intéressement hier, vendredi 28 octobre 2022 à 10 heures au Plessis-Robinson, en présence de représentants des trois organisations syndicales représentatives dans l’entreprise (Force ouvrière, la CGT et la CFE-CGC).
En effet, Vous avez demandé les positions officielles des organisations syndicales présentes sur le « protocole de sortie de crise » et le procès-verbal de désaccord portant sur les négociations sur les rémunérations existant. Sauf erreur de notre part, le protocole de sortie de crise inclut les mesures qui ont été présentées par la direction le 20 octobre 2022, à savoir 1% d’augmentation générale à la fin de la réunion, en excluant les mesures discutées le matin le même jour (prime de « pouvoir d’achat » de 600 euros pour les salaires inférieurs à 2000 euros bruts et 350 au-dessus et jusqu’à trois fois le SMIC, revalorisation de la prime de grand déplacement de 1 euro hors Ile-de-France et 2 euros en Ile-de-France, 1,15 euros de prime de transport pour les sédentaires, deux jours de télétravail et paiement des frais de connexion pour les sédentaires, conversion des jours de grève en CP ou RTT). Vous avez précisé que cela pouvait être inclus dans un procès-verbal d’accord ou de désaccord signés par les organisations syndicales, sinon l’entreprise pourrait décider ou non d’appliquer unilatéralement les mesures. Une fois que les positions des organisations ont été énoncées par chacune, à savoir la non-signature, vous avez dit qu’il vous faudrait rédiger une décision unilatérale et que sans cela, rien ne serait applicable. Vous avez précisé, sur ma demande, qu’aucune mesure n’était actée et que la direction pourrait tout aussi bien ne rien accorder.
A la lecture de l’information publiée par Force ouvrière, il apparaît que l’ensemble des mesures sera appliqué dans l’entreprise. Si tel est le cas, nous ne pouvons qu’en conclure qu’il s’est déroulé, une fois de plus, une réunion en marge des réunions officielles entre la direction et Force ouvrière.
Nous vous demandons de clarifier ces affirmations pour le moins captieuses.
Cordialement,
Iffet Yazici-Libbrecht
Déléguée syndicale centrale CGT
Tokheim Services France
Le DRH n'a pas tardé à nous répondre. En subtance, il nous dit :
- Qu'il est aussi surpris que nous et que le journaliste-rédacteur est visiblement très mal informé,
- Que toutes les organisations syndicales (FO, CFE-CGC et nous la CGT) ont exprimé leur refus de signer un accord reprenant les mesures proposées lors de la réunion du 20 octobre,
- Que la direction appliquerait néanmoins ces mesures unilatéralement, c'est-à-dire en l'absence de signature des organisations syndicales. Ces mesures sont les suivantes : 1% d'AG, négociation d'un accord télétravail de 2 jours par semaine pour les sédentaires, aide au transport domicile-travail pour les salariés qui ne disposent pas d'un véhicule de l'entreprise ou d'un remboursement partiel de leur abonnement aux transports en commun, possibilité de poser des RTT ou CP pour les jours de grève, ouverture de la prochaine NAO en mars 2023.
Nous pouvons constater que le DRH a tenu son engagement : la décision unilatérale de l'employeur reprenant ces mesures est tombée dans nos boîtes mail ce matin. Nous notons tout de même que notre appel à la grève du 29 septembre ne peut faire l'objet d'une pose de RTT ou CP...
Portez-vous bien et attention à la désinFOrmation :)
Nous vous invitons à répondre, si ce n'est déjà fait à notre consultation.