Intersyndicale impossible : choisissez votre grève
Comme vous avez pu le voir, nous avons souhaité que nos deux appels à la grève soient en intersyndicale et nous avons écrit aux délégués syndicaux de Force ouvrière-CFE-CGC. C'était aussi la remarque de nombre de salariés : pourquoi n'êtes vous pas en intersyndicale ?
Aucune réponse au premier appel et réponse ci-contre pour le deuxième appel. Comme vous pouvez le constater, ils n’ont pas su mettre de côté leur haine viscérale à notre égard, alors que nous avons fait abstraction de leurs agressions permanentes, pour l’intérêt des salariés.
Nos commentaires :
- Si FO-CFE-CGC avait une réelle volonté d'organiser une véritable mobilisation/grève, ils voudraient mobiliser un maximum de salariés. Donc ils auraient répondu positivement à notre appel, voire ils auraient appelé eux-mêmes toutes les organisations syndicales en intersyndicale. Ce n'est pas le cas. Ici, ils nous accusent de nous raccrocher à leur « mouvement »… Heureusement que le ridicule ne tue pas !
- Ils « négocient » de manière pitoyable depuis des années. Pour mémoire, ils ont signé pour 1,2% en 2020, 1,8% en 2019, 1,2% en 2018 et 0,8% pour les non-cadres (FO seul) en 2017. Si nous en sommes là aujourd’hui, avec un niveau de vie qui a fortement reculé, c’est aussi grâce à leurs talents de super-négociateurs… Sans parler des délits d'entrave dont ils se rendent complices (nous développerons ce sujet en temps voulu).
- Nous mettons « négocient » entre guillemets, car leur conception de la négociation est la discussion en off avec la direction. Notre vision à nous est que la négociation doit être loyale et transparente. Nous avons des preuves de leurs discussions en sous-main avec la direction (*) et nous sommes certains que cette « grève » a été décidée en concertation entre la direction et FO-CFE-CGC. La direction finira par lâcher des cacahuètes et FO-CFE-CGC pourront crier victoire. Comme ils ont fait avec la « prime Macron »… Ils ont fait croire qu’ils l’avaient négociée et la direction les a opportunément laissé communiquer largement à ce sujet…
Alors lundi, choisissez bien votre grève…
(*) Nous vous donnons ci-dessous seulement deux exemples qui corroborent notre analyse, nous en avons encore pléthore :
Réunion en off en pleine NAO
Le 24 mai 2022, jour de la première réunion NAO sur les rémunérations, à la fin de la réunion, nous avons vu les délégués syndicaux FO-CFE-CGC entrer dans le bureau du directeur général, suivis par le DRH avec son ordinateur portable sous le bras. Nous avons adressé à ce dernier le mail suivant :
« Monsieur de Fautereau,
A 17 heures précises ce jour, nous étions au troisième étage devant le local du CSE avec Monsieur Marianelli. Nous avons vu Messieurs Gontier et Riva, respectivement DSC Force ouvrière et CFE-CGC, entrer dans le bureau de Monsieur Guéant, puis deux minutes plus tard, vous les avez suivis.
Nous nous interrogeons sur cette réunion officieuse entre la direction et les organisations syndicales Force ouvrière et la CFE-CGC, excluant la CGT, d’autant plus que nous venons juste d’avoir la première réunion de NAO aujourd’hui à 14 heures 30. »
Le 9 juin 2022, le DRH nous a répondu en ces termes :
« Concernant le dernier point de votre mail, l’échange informel du 24 mai dernier auquel vous faites référence n’avait rien à voir avec les négociations annuelles obligatoires, contrairement à vos insinuations. Nous nous sommes entretenus sur l’éventualité de reconduire, sur le 2ème semestre 2022, la possibilité de rachat de RTT ou jours de repos. Sujet initié en 2018, pour lequel votre organisation syndicale n’a signé aucun des 8 avenants. »
L’accord de rachat de RTT fait partie des NAO (mentionné dans le procès-verbal de désaccord établi par la direction) et les règles du dialogue social sont bafouées. Mais nous doutons que ce soit le seul sujet traité lors de cette réunion excluant notre organisation syndicale.
Réunion en off à Nancy
Le 2 mars 2022, le directeur général et le syndicat majoritaire ont tenu une réunion secrète, tous frais payés par l’entreprise, que FO a nommé « convention syndicale ». Selon les termes du délégué syndical FO, c’était pour ne pas éveiller les remarques des « cgtistes », comme il nous appelle…
Selon nous, le scénario a été préparé d’avance entre la direction et FO-CFE-CGC lors de leurs réunions secrètes : la direction accorde une misère en NAO, FO-CFE-CGC « se mobilise », la direction cède et accorde quelques miettes de plus et ils récoltent les lauriers et des points pour les élections. Au passage, ils en profitent pour tenter de nous décrédibiliser… Ils oublient que les fondateurs de la CGT Tokheim et la plupart de nos camarades viennent de Force ouvrière et qu’ils ont quitté cette organisation précisément à cause des magouilles avec la direction.
PS : Nous traiterons de leurs accusations d’ « attaquer [leurs] élus et à colporter des mensonges sur [leurs] actions syndicales (lesquelles ?) » plus tard. Nous avons des combats à mener pour nos salaires et nos conditions de travail pour l’instant !
PPS : Monsieur le DSC FO, vous nous menacez régulièrement, devant la direction qui se frotte les mains, de porter plainte pour diffamation. Faites. Nous avons les preuves de ce que nous écrivons.