Une prime...
Si vous touchez moins de trois fois le SMIC, ceci est une bonne nouvelle pour vous ! :)
Dans une précédente communication, nous vous avions parlé de la prime exceptionnelle de « pouvoir d’achat » que l’expert du CSEC recommandait de verser aux salariés lors de la présentation de son rapport sur la situation économique et financière de l’entreprise. Le directeur général, présent à cette réunion, avait déclaré ne pas être d’accord avec l’expert quand notre représentant syndical (Bastien) lui avait demandé ce qu’il comptait faire pour améliorer les rémunérations des salariés (voir la communication rédigée par Bastien que je vous avais envoyée le 29 octobre dernier).
Contre toute attente, la direction a porté le point suivant à l’ordre du jour des réunions des CSE Ouest-Sud et CSE NERAC, qui se sont tenues hier :
« Information sur la décision unilatérale relative au versement d'une prime exceptionnelle de pouvoir d'achat »
Ce même point figure à l’ordre du jour du CSE Grand Paris, qui se tiendra le mardi 30 novembre au Plessis.
Un retour en arrière s’impose. Dès la NAO de 2020 sur les rémunérations, notre organisation syndicale avait porté la revendication d’une prime. En octobre 2020, lors d’une réunion du CSEC, nous avions appris que TSF avait remonté l’équivalent de deux tiers de son chiffre d’affaires annuel sous forme de dividendes au groupe en 2019. Lors de la réunion du CSEC de juin 2021, nous avions même fait la déclaration suivante pour déplorer la politique de rémunération pratiquée par la direction :
« Au vu des bons résultats et des bonnes perspectives de l’entreprise présentés par le cabinet Actys dans le rapport d’expertise du CSEC sur les orientations stratégiques, la CGT Tokheim est consternée par la proposition de la direction en matière de rémunération des travailleurs dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire [1,2%]. Nous constatons encore une fois que la part consacrée à la rémunération du travail est dérisoire par rapport à la part consacrée aux actionnaires sur les dernières années, notamment les 102 millions d’euros de dividendes remontés au groupe en 2019. Nous demandons à la direction de poursuivre les négociations sur la rémunération ainsi que sur les autres sujets prévus par le Code du travail, à savoir l’égalité professionnelle, la qualité de vie au travail et la gestion des emplois et des parcours professionnels. Nous demandons également à la direction et aux autres organisations syndicales une renégociation de l'accord d'intéressement, notamment sur la restriction du montant à distribuer. »
(Accord d’intéressement (signé par qui déjà ?) qui nous a permis de toucher en moyenne 50 euros… Une renégociation s’impose, selon nous !)
D’aucuns vous diront que ce sont eux qui ont négocié cette prime et distribueront tracts et déclarations. Mais nous notons bien que la direction l’a mise en place unilatéralement, c’est-à-dire sans négociation aucune avec les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise. Il appartient de toute façon à l’employeur de la mettre en place, ce qui n’empêche en rien de la négocier bien sûr, notamment sur le montant de la prime. Donc chez nous, il n’y a pas eu de négociation. Nous ne pouvons de toute façon pas croire que notre direction aurait pris le risque de négocier en off avec une seule ou deux organisations syndicales, en excluant la troisième, et en s’exposant à un délit. Les règles du dialogue social sont claires : les négociations ont lieu avec toutes les organisations syndicales, les négociations en off sont proscrites.
Après cette mise au point, voici ce qui va se passer concrètement : conformément à l’article 4 de la loi de finances rectificative pour 2021, si vous êtes éligible (c’est-à-dire si votre salaire est inférieur à trois fois le SMIC), vous toucherez 650 euros nets le 28 décembre 2021. Nets signifie exonérés de cotisations et contributions sociales et d'impôt sur le revenu. Explications ci-dessous :
(Source : Ministère de l'économie)
Comme nous ne sommes jamais contents à la CGT Tokheim ;), nous aurions préféré une négociation en bonne et due forme avec la direction et les autres organisations syndicales pour réclamer le maximum (1000 euros ou 2000 euros s’il y a une négociation d’accord d’intéressement).
La prochaine fois, nous vous expliquerons les mauvais côtés de la prime, car il y en a. A la CGT Tokheim, nous militons toujours pour une rémunération juste du travail :)
La CGTeam reste à votre écoute.