La direction, le syndicat majoritaire et l’accord de modulation du temps de travail
La direction reconnaît qu’avec Tok’Hebdo comme révélateur, les salariés déclarent plus d’heures que par le passé, ce qui démontre que la vision du directeur général est erronée, ce dernier estimant que 800 salariés lui volaient une heure par jour…
Le contexte économique catastrophique dépeint par le directeur général en 2012-2013 n’était pas la réalité et encore moins aujourd’hui puisque même FO le reprend pour justifier ses différents mouvements sociaux au sein de TSF. Alors quelle justification pour la mise en place et le maintien de l’OATT ?
Rappelons-en le préambule : « Aujourd’hui [donc au 4 janvier 2013, date de signature de l’accord], du fait d’un environnement économique difficile et incertain, les signataires du présent avenant sont conscients qu'il faut apporter encore plus de souplesse à l’accord « temps de travail » du 17 décembre 2009, afin de permettre à la société de s’adapter à l’évolution du marché et à sauvegarder sa compétitivité dans son secteur d’activité. Cet avenant doit permettre :
- de contribuer au maintien et au développement de l’emploi, en veillant à sa pérennité,
- d’organiser le temps de travail pour optimiser la productivité des salariés dans le respect des conditions de travail des salariés,
- de faire face aux fluctuations de charge. »
Tous ces points énoncés sont l’exact contraire de la réalité actuelle du terrain. Et les clients s’en rendent compte et le font savoir !
Actuellement, l’accord se met en place à la carte et vient de toucher l’agence de Trappes. Les demandes incessantes et répétées des élus FO en CE pour la mise en application de cet accord ont porté leurs fruits. La justification officielle de ces demandes est que les salariés qui font des heures supplémentaires en semaine normale n’ont pas de compensation en repos du fait du non-respect du délai de prévenance de 7 jours calendaires pour des semaines normales considérées comme hautes par le syndicat majoritaire.
Ainsi, comme vous avez pu le constater, l’organisation a été mise en place rapidement mais en dépit de toute analyse cohérente sur la charge de travail en prévision.
Dans ces conditions, on peut se demander pourquoi l’entreprise applique aussi rapidement cet accord, deux ans et demi après sa signature controversée ? Peut-être a-t-elle peur que les syndicats signataires ne dénoncent cet accord qui, depuis sa signature, n’est pas appliqué uniformément ? Qu’elle se rassure, puisque jusqu’à maintenant et malgré les opinions divergentes sur le sujet au sein de FO, les organisations syndicales signataires n’ont jamais évoqué cette possibilité prouvant bien que malgré la grogne générale, l’accord leur convient toujours comme tel.
Un outil pour compresser les effectifs ?
L’OATT est néfaste pour l’emploi puisque s’il est poussé à son paroxysme, il peut servir à détruire des emplois non-cadres.
En effet, rien n’oblige l’entreprise à accorder la prise des RTT ou bien RTM aux salariés durant l’année. Le CET est là pour les y stocker ad vitam aeternam. Ainsi, on peut vous obliger à travailler 26 semaines hautes sur 47 dans l’année et faire en sorte que vous ne puissiez poser aucune RTT ni RTM pour « raison de service », ce qui revient à vous faire travailler au moins 130 heures de plus par an sans repos compensateur dans cette même année, soit environ un mois de travail supplémentaire. En somme, l’entreprise pourrait économiser une technicien tous les 12 techniciens, ce qui revient à 40 ou 50 salariés sur toute la France. Á méditer sur la clairvoyance de FO et de la direction sur le maintien et le développement de l’emploi…
Organisation et anticipation
À l’heure où nos délais contractuels tournent autour de 4 à 6 heures, on demande à l’organisation hiérarchique d’anticiper à 7 jours calendaires la charge de travail en plus ou en moins. Impossible tout bonnement, et même si le contexte s’y prêtait. Pour exemple : la direction a estimé que la modulation aurait été adaptée pour le mois de mai et ses jours fériés. Malheureusement pour elle, pas de semaines hautes et très hautes lors des semaines contenant des jours fériés. La modulation doit se faire avant ou après mais en aucun cas sur 4 jours, délai bien trop important comparé à ceux imposés par nos clients ponctuellement.
Pour les travaux, la direction avance avec un chiffre de 4 chantiers sur 5 qui ne rapportent pas de marge. Comment compte-t-elle augmenter cette marge si elle doit payer des heures supplémentaires aux techniciens travaux pour effectuer un même travail ? Le raccourcissement éventuel d’un délai de chantier compense-t-il les heures supplémentaires payées aux équipes travaux dans le calcul de la marge finale ? Rien n’est moins sûr.
Nous vous invitons tous à vous rapprocher de vos délégués du personnel CGT pour les inciter à contrôler au plus près les planifications de modulation dans chaque agence, c'est leur rôle ! Pour ce qui concerne Trappes, vos élus CGT ont pu discuter avec la direction sur ce sujet et revenir à des plannings plus adaptés à la charge de travail spéculée en préservant les salariés de semaines trop lourdes sur 6 jours.